Le Parc naturel régional du Vercors a été il y a 2 ans labellisé Réserve internationale de ciel étoilé. Rencontre avec Vivien qui a choisi la nuit comme terrain de jeu en montagne.
Vivien BUDON est accompagnateur en montagne. Sa fibre pour les sciences l’a d’abord amené à enseigner les maths avant de se former avec bonheur à l’astronomie. Aujourd’hui il allie amour de la montagne, plaisir d’être dans la nature et partage de sa passion pour le ciel à travers un séjour thématique sur l’astronomie dans le Vercors
Peux-tu nous en dire plus sur la labellisation du Vercors en tant que Réserve internationale de ciel étoilé ?
Durant 15 ans le parc a travaillé pour réduire la pollution lumineuse en rénovant l’éclairage public dans toutes ses communes, contribuant ainsi à respecter et préserver la riche biodiversité de son territoire. Cette labellisation qui récompense l’effort accompli, garantit la qualité d’un ciel nocturne exceptionnel dans le Vercors. Comme on dit en astronomie, on est souvent dans des hôtels à plus de 1 000 étoiles ! Le Parc, lui, nous le garantit alors merci le Parc !
Quelles sont les meilleures périodes pour observer le ciel nocturne ?
Dans le Vercors, comme partout ailleurs, la meilleure période pour observer le ciel nocturne, c’est la nuit. Chaque saison nous offre son lot de cadeaux, avec notamment en début de nuit, une fenêtre différente sur le ciel. C’est pour ça que l’on parle de ciel d’hiver, de printemps… mais au final, nous n’avons qu’un ciel !
Le ciel d’hiver est considéré comme le plus beau mais il faut s’armer de courage pour affronter le froid polaire !
Le ciel d’été est moins lumineux mais comme c’est confortable d’être dehors… en revanche il faudra veiller tard !
Au final, le printemps et l’automne sont des périodes faciles pour commencer l’observation. Les conditions sont douces et l’on arrive à voir le ciel d’hiver et d’été dans la même nuit ! Si c’est pas 3 étoiles ça !
Y-a-t-il des lieux particulièrement propices à l’observation ?
Le ciel idéal est un horizon plat, sans pollution lumineuse à des centaines de kilomètres à la ronde. Cela requiert aussi d’avoir une vue parfaite (hé oui ça dépend aussi de nous), et de ne pas avoir consommé d’alcool. Heureusement, on arrive à faire des compromis. Voici les recettes pour un beau ciel :
- Prendre de la hauteur pour limiter la couche d’atmosphère au-dessus de nous
- Avoir une vue dégagée surtout vers le Nord pour réussir à s’orienter
- Un sol plat, c’est bête mais c’est quand même plus confortable !
- Limiter la pollution lumineuse donc au plus loin des grosses villes
Enfin, il ne faut pas oublier qu’un beau ciel, c’est joli mais il est plus difficile de s’y repérer. Vous pouvez tout à fait commencer à vous intéresser au ciel depuis les centres-villes (même s’il y a moins d’étoiles et que c’est moins joli).
Comment sont nés ce goût et cette passion pour l’astronomie ?
J’ai toujours développé une grande curiosité pour le domaine scientifique. On va souvent vers là où on réussit ! J’ai exercé pendant 8 ans le métier de prof de mathématiques (sacré hasard n’est ce pas ?) et j’ai suivi une formation donnée par l’Observatoire de Lyon pour utiliser l’astronomie comme vecteur d’enseignement. Ce fut merveilleux ! J’étais malheureux à enseigner les maths sans donner de sens et l’astronomie m’a sauvé dans ce métier. Je remercie au passage Isabelle Vauglin et Sylvain Valour qui savent transmettre leurs savoirs avec tellement de passion qu’on ne peut y rester insensible. Au final, je ne regarde pas si souvent le ciel au télescope, mais j’adore transmettre et offrir un nouveau regard aux personnes que je croise. Je crois que je préfère même l’humain aux étoiles !
Peux-tu nous présenter les prochains stages que tu vas animer dans le Vercors ?
L’idée est de nous retrouver en petit comité, de faire connaissance, de partager ensemble des connaissances autour du ciel, de profiter du Vercors et de nous chouchouter avec des bons petits plats au coin du feu. Côté astronomie, le stage aborde les thèmes suivants :
- Observer à l’œil-nu et réussir à se repérer dans le ciel
- Viser avec un télescope à monture alt-azimutale. Cela parait compliqué comme ça mais c’est très simple à prendre en main !
- Installer un télescope équatorial. Là c’est le grand final ! mais je n’en dis pas plus !
Chaque journées est rythmée par trois grands temps :
- Une randonnée le matin pour profiter de la nature environnante
- Un atelier l’après-midi en salle pour comprendre une notion astronomique choisie
- Une soirée à observer le ciel
On s’adapte bien sûr à la météo le moment venu et, chose importante, on se couchera tard ! On s’accordera donc une sieste après le déjeuner ! Je vous l’ai dit : « hôtel 1000 étoiles » !