Sur les traces de Jean Giono Randonnée Liberté

J1/ Arrivée dans le cirque d’Archiane
C’est au hameau de Menée que l’on choisit délibérément de s’échapper du monde pour suivre la rivière claire et fraîche tout juste sortie des roches colorées qui composent le cirque. On rejoint alors ce lieu « hors du temps » qui envoûte tous ceux qui s’en approchent. L’eau s’échappe de la roche là où elle rencontre les buis façonnés par l’homme, la paroi – qui abrite des oiseaux gigantesques – s’élance en 2 ressauts jusqu’à la limite imposée par le ciel et les paysans ont réussi à se faire une place dans les champs de lavandes et de noyers qui s’éparpillent à loisir autour du hameau d’Ulysse. Vous croiserez là sans doute quelques unes de ses chèvres « inutiles » qui ne sont là que pour égayer le paysage et profiter des joies de l’herbe fraîche.
« Ulysse, c’est l’homme qui a compris que la vie est un voyage, et que le but n’est pas d’arriver mais de marcher » – Le Chant du Monde.
En arrivant à Archiane, vous laisserez votre automobile sur le parking à 400 mètres du village (après avoir déchargé) et vous vous installerez au refuge, havre de paix.

Nuit en gîte d’étape.

J2/ Archiane – Châtillon-en-Diois
C’est par le petit pont de pierre qui enjambe l’Aubaise que nous quittons le village pour s’élever dans la pinède jusqu’au lieu-dit « Crépée de l’Eaupigne » (désignant une pente « ondulée » soufflée par un petit vent froid et sec humant la résine de pins). Nous traversons alors sous la montagne de Glandasse, méditants et silencieux, car le versant héberge un couple de gypaètes et son petit. Arsène, un jeune berger dans « L’eau vive » s’y réfugie pour échapper à la vie du village et se reconnecter à la nature. Au col de Gorodel, vous dévalez les Adrets pour rejoindre Châtillon mais faites le crochet par les sources de l’Adoux, résurgence de fraicheur qui alimente le village et la « foret Giono » projet inspiré par le roman « l’homme qui plantait des arbres ». Là, entre 1989 et 1993, à l’image du berger Elzéard Bouffier, 3700 enfants ont planté des arbres dans le cadre d’un projet soutenu par le département et l’ONF.

Nuit à l’hôtel ou chambre d’hôtes. 12,5 kms – 5h de marche – D+: 530 m – D-: 710 m

J3/ Châtillon-en-Diois – Bénevise
Une visite de Châtillon s’impose: classé parmi les plus beaux villages de France, nous suivons le parcours des plantes grimpantes pour découvrir ses viols, ses places sécrètes et ses fontaines magiques. Nous sommes dans un pays de rocailles et de vignes: il vous faudra peut-être descendre dans quelque cave pour déguster le nectar ou la Clairette… Ensuite, c’est par la route départementale, suivant le Bez, que nous rejoignons le hameau de Mensac, là où se séparent les 2 vallées de Menée et de Grimone. Il n’y a plus qu’une centaine d’habitants à Mensac alors que le coteau comptait 850 âmes en 1850. Mais les autres hameaux de Creyers sont maintenant « oubliés ». On arrive ensuite aux ruines du château de Menée, courtine polygonale du XIIème siècle positionnée sur un mamelon puis au hameau du même nom avant la montée un peu rude au hameau de Bénevise idéalement placé sur un coteau ensoleillé.

Nuit en gîte d’étape. 10 kms – 4h de marche – D+: 650 m – D-: 220 m.

J4/ Bénevise – Archiane
C’est à Bénevise que la belle Thérèse – dans « Les Âmes fortes » – se retire pour échapper aux pressions et aux jugements de la société villageoise. « C’est un hameau perdu, avec quelques maisons de pierre, où on peut se cacher, se taire et vivre en paix. » Actuellement – même si le village jouit d’un bel ensoleillement et d’une vue imprenable – on travaille encore « dur » à Bénevise: on récolte la lavande, on fait les foins, on récolte les noix… c’est aussi le passage obligé des brebis à la mi-juin pour la transhumance: les camions apportent des milliers de bêtes venant de la Crau et des Alpilles qui s’acheminent vers les estives de Tussac, du jardin du Roy et du jas neuf offrant une herbe odorante à l’entrée de l’été. On sort de Bénevise par le GR93 qui conduit vers les montagnes de l’Ouest. Après un aller-retour au belvédère d’Archiane, on retrouve notre point de départ. Et si la journée n’est pas finie, on peut encore s’offrir la boucle des vautours qui nous approche des parois où vivent aussi chamois et bouquetins.

Séparation en milieu ou fin d’après-midi. 13 kms – 5h30 de marche – D+: 800 m – D-: 540 m.

Selon les disponibilités des différents hébergements, la boucle pourra vous être proposée dans l’autre sens ou depuis un autre départ.